En 2011 je soutenais mon mémoire de recherche de Master 1. J’étais sereine car j’avais rêvé qu’on me remettait un document attestant de mon inscription en Master 2. Dessus j’y voyais la signature d’un professeur et responsable du département de Psychologie de l'Université Paris 8, et une autre signature que je n’arrivais pas à discerner. Bref j’étais convaincue d'être admise.
Après une année passée avec un professeur qui n’a cessé de me mettre en difficulté avec des propos discriminatoires, j’y étais enfin et pas du tout au bout de mes surprises. En résumé mon jury avait une totale méconnaissance du terrain guyanaise sur lequel portait ma recherche. Il a été dit que j’avais profité de vacance au soleil pour rédiger un mémoire, que les guyanais étaient juste des don Juan et j’en passe, là n’est pas le sujet. Je le mentionne pour simplement dire que ceux qui réussissent sont confrontés aux même difficultés que ceux qui abandonnent...
Suite à cette horrible soutenance malgré une structure de travail jugée excellente, j’ai obtenu la note de 12. Note quasiment éliminatoire pour un passage en Master 2 sélectif. La sélection pour une vingtaine de places est effectuée en dernière année d’étude. L’enjeu est énorme pour ceux qui s’y engagent. Mon dossier a donc été refusé en faveur d’étudiants dont le mémoire était jugé ne pas être conforme aux attentes d'une recherche, des étudiants qui n’étaient pas sûr de vouloir être psychologue et sans projets post étude.
Donc me voilà avec un directeur de thèse chercheur à l’INSERM, des perspectives d’emploi mais un rejet d’un dossier de candidature avec recommandation.
J’aurais pu m’arrêter là et parler du racisme, de la conjoncture, de la mal chance. Bon j’avoue sous le coup de la colère, j’ai écrit au Président de la République, à un ministre et un député (rire).
Je pouvais postuler à autre chose, ou attendre l’année suivante pour retenter le coup, mais j’avais promis à mes filles que nous rentrerions en Guyane en 2012. Comme on dit chez moi, une promesse est une dette.
Alors je fulmine, j’enrage mais je continue à chercher comme une dingue de quoi satisfaire mes diverses attentes. Et voilà que je tombe sur une discussion dans un forum parlant d’une formation continue à la Réunion pour un Master 2 de Psychologie Clinique! J’envoie donc mon dossier de candidature et suis acceptée ! Bien sûr mon entourage a pensé que ce départ impromptu était une plaisanterie.
J’ai alors 3 semaines pour vendre toutes mes affaires pour payer nos frais, faire le nécessaire pour mes filles (Hé oui, jamais sans mes enfants) et nous voilà parties pour une sacrée aventure à la Réunion où personne ne nous attend. La formation coûte plusieurs millier d’euro payables en plusieurs et je me dis juste que je vais y arriver sans savoir comment.
Je prends un studio meublé pour deux jours. C’est donc le temps que j’ai pour trouver un logement. Ce que je réussis à faire, j’inscris mes filles à l’école et je dois donc tout apprendre et tout repérer très vite. Pas droit à l’erreur.
Accroche toi, la formation était un partenariat entre le service de formation continue de la Réunion et… mon Université !!! Quand j’ai reçu mon attestation d’inscription, il y a avait la signature du professeur mentionné plus haut pour représenter mon Université d’origine, la deuxième signature était en fait celle de l’Université de la Réunion. C’était extraordinaire, j’avais bien vu !
Il se trouve que pour cette formation nous sommes plusieurs à venir de France et le directeur de l’Université craint pour notre équilibre (dépaysement, solitude, etc). Il contacte alors le directeur du Pole en Emploi en urgence. Et là après maintes négociations on nous réuni. Le coût de la formation sera entièrement prise en charge par le Pôle Emploi et nous bénéficierons tous d’une allocation formation. C’était génial quel soulagement ! C’était extraordinaire.
Vers la fin de la formation je suis contactée par une camarade du forum où j’ai eu l’information. Elle me demande comment se passe la formation et me dit à quel point j’ai de la chance. Je lui demande donc pourquoi elle n’est pas là.
Voici sa réponse : Je n’avais pas le budget pour pouvoir payer cette formation, de plus j’ai deux filles donc c’était impossible pour moi.
Imaginez sa déception quand je lui ai parlé du plan exceptionnel débloqué pour nous (ils ont averti qu’ils ne le feront plus jamais). Je lui ai dit que j’avais aussi deux filles et nous avons vécu une aventure formidable. De notre appartement nous avions vue sur Piton et Océan, c’était magique.
La cerise sur le gâteau, avec les difficultés que j’ai pu rencontrer, la gestion de ma vie de famille, mon stage entamé après tout le monde et un petit netbook avec plusieurs touches HS, je suis sortie major de ma promo. Mes camarades ont dit que j’étais une « machine de guerre ». Quand le jury ont rendu son verdict et m’a félicitée mes filles m’ont dit « Maman, on a réussit, on a eu le diplôme ».
Le séjour n'a pas toujours été facile mais à aucun moment je n'ai regretté. J'y ai rencontré des personnes formidables. J'y ai vécu des moments exceptionnels. Quant à la nature, un délice.
Pourquoi je te confie cet extrait de ma vie constituée d’aventure de ce genre ?
Parce que trop souvent tu crois que c’est impossible avant d’avoir essayé. Trop souvent tu laisses les circonstances décider pour toi. Trop souvent tu te concentres sur les difficultés possibles alors que tu as les capacités de les surmonter.
Tu me diras peut-être que tout le monde ne se ressemble pas. Ok, mais tout le monde dispose d’un potentiel incroyable ! Tu ne sais pas si tu aussi y arriver, je vais t’accompagner !
Tu as peur de lâcher ou de mal faire ? Je vais te guider !
A ce stade c’est tout ce que tu as faire, décider que l’on va travailler ensemble sur les challenges de ta vie.
J’ai envie de t’aider pour toute une année, quelle que soit ta situation de départ et tes défis. Je carbure aux projets, alors ensemble on peut terrasser ce qui te dépasse aujourd’hui.
Voici ce que je te propose : www.zeba.space/programme
Waouh !