Quel grand moment que celui de la toute première rentrée. On voit notre bout de chou devenir un grand. Entamer son processus dans le grand fleuve de l’éducation. Et puis ensuite chaque année, ce jour du mois de septembre sera une expérience particulière. Le parfum des cahiers neufs, la détermination à réussir cette nouvelle année mieux que la précédente, retrouver ses camarades et en découvrir de nouveaux. Mais quelle expérience! L’école permet d’acquérir de nouvelles connaissances et aptitudes, mais elle entraîne aussi la perte de beaucoup de choses.
Regardons un peu à la loupe cette "belle" institution à travers ces quelques questions:
L’école républicaine française est un facteur de socialisation ? Il permet effectivement de mettre un enfant au contact d’autres enfants, quelques fois très différents. On dit qu’ainsi ils apprennent à côtoyer toutes sortes de personnes et à être tolérants. Cela voudrait-il dire qu’avant l’apparition de cette école les enfants étaient associables voire « sauvages » ? Bien au contraire, ils étaient bien plus dans l’empathie, car ils évoluaient dans un environnement lui-même empathique. Ce n’est pas la confrontation avec l’étranger qui nous permet de l’aimer. C’est le fait de se sentir aimer chez soi qui nous permet d’accueillir l’autre. Vivre en société ne devrait jamais être une injonction, mais une attitude volontaire.
L’école républicaine française permet à l’enfant de se détacher de ses parents pour s’émanciper? Cette belle institution ne permet pas, elle participe à un système qui oblige. Beaucoup de parents, s’ils avaient le choix, garderaient leurs enfants dans le cadre familial bien plus longtemps. Et c’est un désir naturel. L’émancipation ne s’impose pas, elle se choisit. Nombre d’études démontrent que l’enfant s’éloigne quand il se sent prêt. L’y obliger développe chez lui des sentiments d’anxiété et d’insécurité. Tant qu’un enfant a besoin de vous il restera accroché. Il s’éloignera au fur et à mesure qu’il développera sa confiance en lui, en vous, dans le cadre sécurisant que vous lui offrez. L’école apprend donc à s’émanciper ou conditionne à renoncer aux choses importantes ?...
L’école républicaine française contribue à l’épanouissement de l’enfant ? Si c’était le cas, ça se serait su ! L’élève est apprécié tant qu’il correspond à ce qui est attendu, au pire qu’il est « gentil ». On lui inculque dès la maternelle, le respect du cadre et des règles. Toujours faire comme tout le monde, ne pas colorier en dehors des lignes… Avoir de bons résultats par rapport aux autres enfants, correspondre à une norme. Ces particularités sont une déviance et ses spécificités une pathologie. L’école n’est pas un outil qui sert l’individu, mais un outil de la République pour formater et sélectionner les individus.
L’école républicaine française prépare à la vie active ? L’école prépare à être un bon citoyen. Une personne qui pense ne pas avoir le choix, qui pense être obligée de suivre le courant. Car en dehors des lignes, point de vie. Un citoyen qui fait de l’intégration une priorité absolue et qui pense que « marginal » est un gros mot dont il faut avoir peu. Elle prépare des personnes qui développent des compétences en lien avec les besoins du système, sans être capable de répondre à leurs besoins vitaux.
Voici les réels objectifs de cette institution.
Elle favorise le détachement. Il faut se préparer à être loin des personnes qu’on aime, on ne décide pas, on subit. Le plus important est d’assimiler les connaissances et valeurs que l’on nous impose.
Elle travaille à l’uniformisation de la population. Toute différence doit s’effacer au profit du groupe. Il n’y a que le citoyen qui compte. Tout le monde doit respecter les mêmes rythmes, le même programme et doit comprendre de la même façon. L’uniformisation est un des principes fondamentaux de la colonisation mentale. Il permet ainsi de mieux manipuler une masse informe.
Elle conditionne au cadre qui sera imposé. C’est ainsi que, souvent, la plupart des bons élèves deviennent de bons éléments de la fonction publique, alors que les élèves difficiles créent des entreprises et innovent. C’est ainsi que toute une population se retrouve à tolérer des décisions qu’elle n’a pas validé et à subir des situations qu’elle n’a pas choisi. Elle est déjà conditionnée à accepter les choix de l’autorité pour elle. Au pire elle votera pour des « délégués » en espérant qu’ils arrivent à défendre ses intérêts.
Elle pousse à la rivalité et induit la notion d’échelle parmi les individus. Ce n’est pas l’épanouissement individuel qui est mis en avant dans notre système éducatif. L’enfant se sent bon, valorisé et performant quand le professeur est satisfait et souvent quand il a fait mieux que les autres et qu’il devient une référence.
L’éducation, par définition, est l’assimilation de valeurs correspondant à un groupe donné. Éduquer une personne, signifie lui donner les bagages nécessaires pour qu’il s’intègre à son groupe d’appartenance. C’est quelque chose de très orienté, et conditionné par les intérêts du groupe. Donc bien avant l’école, les enfants étaient éduqués en fonction des normes, valeurs et intérêts de leur groupe d’appartenance.
La communauté, composée des familles a toujours offert un contexte idéal de socialisation. Elle développait l’empathie entre les membres du groupe, l’entraide, le sentiment d’appartenance à un groupe valorisant et bienveillant. Dans cette communauté, l’enfant s’épanouissait en tant qu’individu et valorisait sa communauté. Il y apprenait des choses utiles à sa survie dans son propre environnement. Parce que oui, en réalité, la logique n’est pas de travailler pour manger, mais de savoir comment manger pour ensuite s’enrichir en fonction de ses compétences.
En privant vos enfants de ces choses, vous les rendez dépendants d’un système, d’un gouvernement. Car sans cette autonomie de pensées et d’actions, ils sont à la merci de tous ce qui leur est proposé.
Mais en en soi, de quel droit la France peut-elle débarquer au sein de peuples étrangers et leur déclarer qu’il est obligatoire que leurs enfants soient éduqués par elle ? Nous parlons d’un Etat qui s’annonce bienveillant, qui dit apporter la modernité (comme si quelque chose lui avait été demandé). Nous parlons d’un Etat qui se croit tellement au-dessus de tout, d’un Etat tellement méprisant des autres cultures, qu’il se permet d’arracher des enfants de leur cadre familial pour les mettre assis sur des bancs d’écoles. Qui sort des enfants de leur environnement pour leur ingurgiter des connaissances et des comportements qui lui seront utiles.
Comment pouvons-nous réclamer plus d’écoles, plus de professeurs ? Comment pouvons nous demander un meilleur viol de l’esprit de nos enfants au détriment de nos communautés ?
Comment pouvons-nous demander à un Etat manipulateur, méprisant de son propre peuple, de prendre en charge l’éducation de nos propres enfants ?
S’émanciper, veut dire prendre conscience du groupe auquel nous appartenons réellement. Ou savoir à quel groupe nous voulons appartenir, ou encore créer son propre groupe. S’émanciper veut dire reprendre la responsabilité de l’éducation de nos enfants, réfléchir à ce qui nous semble important de leur inculquer et comment le faire selon nos propres valeurs.
Je finirai en vous invitons à aller plus loin que ce concept occidental et à réfléchir sur la différence entre: éduquer (sorte de conditionnement conforme à un groupe), instruire (apporter les informations qui pourront être utiliser en fonction des intérêts de l'individu) et élever (amener l'individu à développer son propre potentiel).
Ce sujet mérite d'être abordé. Si on réfléchi à notre scolarité, étions-nous épanouis?
J'ai entendu parlé d'une sorte d'école dans laquelle le développement personnel, l'épanouissement des enfants étaient une priorité (école "Montessori"), à l'heure actuelle, je ne sais pas si leur objectif à été atteint.
En tous cas, je partage l'opinion de Zeba sur les points qu'elle a soulevé quant à l'école républicaine. Il n'y a qu'à voir aujourd'hui ce que nous avons pu faire avec nos capacités, nos goûts, nos envies, etc, qui s'étaient sûrement déjà manifestés lorsque nous étions petits.